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Réflexions, culture et liberté.

Réflexions sur l'actualité, la musique, la littérature et la vie en général.

J’ai connu la meilleure école du monde!

Ce texte est une réflexion sur l’évolution de l’éducation nationale et la mise en place de réformes inappropriées et pourtant voulues. Les premières réformes ont été faites par des personnes qui ont connu la même école que moi. Ils ne l’ont pas améliorée, ils l’ont détruite. Et ce, en connaissance de cause.

Je ne prétends pas être philosophe et encore moins faire l’opinion. Je fais seulement partie des gens qui, de par leur expérience, réfléchissent un minimum sur ce qui les entoure et voient avec désespoir la façon dont les politiques et la classe bourgeoise font de la population française de base une masse inculte et donc influençable à merci.

Alors, je vais vous parler d’un temps qui,  à mon grand désespoir,  est complètement révolu.

 Le temps où l’école française était considérée comme l’une des meilleures du monde, si  ce n’est, la meilleure. Cette école, j’ai eu la chance de la connaitre et surtout de m’en souvenir. Je veux parler de l’école primaire d’avant 1968.

Cela m’a permis de comparer mon école à celle de mes enfants et maintenant de mes petits-enfants.

Depuis, de l’eau est passée sous les ponts et de réforme en réforme, nous sommes arrivés à une aberration. L’école française est devenue une des plus mauvaises du monde.

Je ne veux pas dire que tout était mieux avant. Certaines choses ont évoluées en bien, et c’est tant mieux. Mais d’autres ont subi une régression incroyable.

 

Les enseignants.

J’aimerai tout d’abord rendre hommage à mes institutrices.

Je me souviens de chacune d’elles de façon très précise. Et je dois dire qu’elles étaient passionnées par leur travail et ne comptaient pas leurs heures.

Car en plus de leur journée, elles prenaient en charge, à tour de rôle, l’étude du soir pour les élèves qui souhaitaient faire leurs devoirs à l’école. Puis, elles animaient aussi le patronage du jeudi  après-midi. Pourtant, pas de grèves récurrentes à chaque rentrée scolaire.  

Toutes formées à l’école normale, le savoir et la pédagogie de mes institutrices étaient vraiment à la hauteur de leur tâche et elles savaient rendre passionnante une leçon d’histoire en racontant des anecdotes ou de sciences naturelles en développant notre sens de l’observation. 

 

A cette époque, 1961, les garçons et les filles étaient séparés.  Nous étions environ 33 élèves par classe, donc 33 cahiers à corriger tous les soirs pour le français et l’arithmétique, plus les leçons à préparer. Il n’y avait pas internet pour le faire. Malgré cet effectif, nous sortions tous de l’école en sachant lire, écrire et compter. Et nous avions un début de culture avec des bases solides. Nous connaissions l’histoire et la géographie de notre pays. Mais aussi des écrivains et des poètes grâce aux dictées et récitations.

Les enseignants actuels n’ont absolument pas le même niveau. Quand on les voit à la télé se gausser d’être professeur des écoles et ne pas savoir combien il y a de temps au mode indicatif, ou se tromper dans une table de multiplication, il y a de quoi se poser des questions. La formation des enseignants est à revoir complètement. Comment peuvent-ils apprendre à des élèves ce qu’ils ne savent pas eux-mêmes.

 

Les rythmes scolaires.

Jusqu’en 1968, les rythmes scolaires ont peu évolué.

Une semaine de cinq jours.  3 heures le matin et 3 heures l’après-midi, coupés par une récréation. Donc 30 heures par semaine avec le jeudi et le dimanche de repos.

Moins de vacances aussi. 15 jours à Noël et 15 jours à Pâques. Puis les grandes vacances qui démarraient  début juillet jusqu’au 21 septembre environ. S’ajoutaient à cela les différents  jours fériés non inclus dans les vacances.

Donc nous passions 6 heures par jour à l’école.

En rentrant, il y avait les devoirs à faire et les leçons à apprendre par cœur (environ une heure de travail pour ceux qui suivaient bien). Et pour beaucoup d’entre nous, certaines tâches à la maison s’ajoutaient à ces heures. Et l’on n’entendait pas que les enfants étaient très fatigués. Pour l’avoir vécu, je n’ai pas le souvenir d’en avoir souffert. A cette époque-là, les parents étaient beaucoup moins permissifs et je me souviens qu’à 20h30, nous étions déjà couchés.

Je pense que la fatigue des enfants a été  un prétexte pour amener de nouvelles réformes. Et il en fallait bien un, de prétexte,  pour rajouter des vacances qui font le bonheur des professions liées au tourisme. Il faut dire qu’à un certain moment, l’éducation nationale a été « jumelée » au ministère du tourisme. Et pour ne pas dire que cette économie était plus importante que l’instruction de nos enfants, la fatigue due au rythme scolaire était bien trouvée.

Aujourd’hui, la norme, c’est 8 semaines d’école et 2 semaines de vacances. Et les enfants sont de plus en plus fatigués. Alors, où est le problème ?

 

 

Les programmes.

Les programmes étaient plus complets et le planning établi en début d’année était respecté.

 La matinée était divisée en deux. Nous commencions par la lecture. Et chaque élève lisait à voix haute.  Ensuite venait la page d’écriture pour les CP. Pour les autres classes, un cours de français, soit: grammaire, vocabulaire, conjugaison, dictée ou explication de texte.

Une récréation pour se détendre un peu et nous repartions pour les mathématiques : calcul, géométrie ou problèmes jusqu’à midi. Donc les deux cours les plus importants tous les matins.

En début d’après-midi, nous avions, selon les jours, un cours de géographie, d’histoire, de leçon de chose ou l’étude d’une récitation. Mais avant le nouveau cours, chaque élève devait réciter la leçon apprise par cœur. Et après la récréation, c’était un peu plus léger avec  le dessin, le chant, la gymnastique, les travaux manuels.

 

Des journées bien remplies en somme. Avec une discipline omniprésente qui nous semblait normale et ne nous a pas traumatisés malgré ce que peuvent penser tous ces pseudos psychologues qui ont fait que les enfants actuels ne sont plus éduqués.

 Il faut savoir aussi que la pédagogie de l’époque était basée sur la répétition, sur les leçons apprises par cœur. Nous lisions des auteurs classiques.  Et chaque année, nous reprenions le programme en l’approfondissant un peu plus.

Puis, il y avait les compositions qui permettaient de vérifier les acquis. Chaque devoir était noté et l’on faisait la moyenne de l’ensemble. Cette moyenne permettait le classement. Maintenant tout cela est terminé. Il ne faut surtout pas traumatiser nos chers enfants. Je ne crois pas avoir subi de traumatisme. Nous savions pertinemment quand une mauvaise note était méritée.

 Plus nous avançons dans le temps et plus l’instruction se dégrade. Plus d’histoire, plus de géographie, plus de dictée, plus de conjugaison. On n’apprend même plus à prononcer les mots et à parler le français correctement. Et le plus dramatique, c’est que cela devient la norme. Mais comment  les enseignants pourraient l’enseigner, puisqu’eux même n’ont plus le niveau.

 J’ai quitté l’école primaire en 1965 et mon fils aîné est entré en CP en 1981, donc une petite génération après. Quand il est passé en CE1, je me faisais une joie de pouvoir feuilleter  les livres d’histoire, de géographie ou de leçons de chose. Je me souviens encore de ma déception quand il est rentré le soir avec ses livres : lecture, calcul, et grammaire. Plus de géographie, plus d’histoire ni de leçon de choses.  Qu’allaient-ils donc apprendre ? Où était passée cette culture qui avait fait mon bonheur.

 

L’histoire : parlons-en ! Cette matière a disparu des manuels scolaires de nos têtes blondes, de même que la géographie. Et comble de tout, les émissions historiques à la télévision sont même interdites aux moins de 10 ans. Pourtant, c’est la base de notre civilisation. Pourquoi, supprimer la mémoire collective ? Nous ne pouvons pas comprendre le présent sans connaitre le passé. Puis, je pense qu’enseigner l’histoire et la géographie d’un pays est un bon moyen pour intégrer les émigrés et leur faire aimer leur pays d’adoption. Dans ma classe, j’avais une fillette espagnole et quelques autres rapatriées d’Algérie et chacune a appris l’histoire de France et sa géographie sans que cela ne pose aucun problème.

La seule période historique étudiée par mes enfants en primaire, a été la révolution française au moment du bicentenaire. Comment peut-on comprendre cette révolution si l’on ne sait pas ce qui s’est passé avant ?

 

Les différentes réformes ont fait en sorte que les français n’ont plus aucune référence historique. Et l’on entend régulièrement dans certains jeux télévisés, les candidats répondre qu’ils n’étaient pas nés quand on leur pose une question quelque peu historique.

 

Mais ce n’est pas tout ! Les générations actuelles ne savent plus prononcer les mots correctement. Les différentes sonorités des o, des a et des é, è, ê ne sont plus apprises. Ce qui donne parfois des situations cocasses.

Puis il y a le problème du vocabulaire qui se restreint de façon inéluctable. Il n’y a qu’à écouter pour se rendre compte que tout est devenu super. Ce mot est utilisé à toutes les sauces.

Puis les non-sens. Que veut dire : c’est trop bon, ou bien il est trop mignon. Trop, a une connotation négative à l’inverse de très qui est tout-à-fait approprié à ce genre de propos. La langue française est assez riche pour éviter ce genre de chose.

 

 Mais je pense sincèrement que tout cela est voulu. Les dirigeants n’ont pas du tout apprécié mai 68. Les étudiants étaient trop instruits.

 Pour que cela ne se reproduise pas, il fallait abêtir les populations afin de supprimer toute révolte, mais surtout pouvoir manipuler les masses et leur faire avaler n’importe quoi. Les générations d’avant 68 sont considérées comme ringardes ou réactionnaires si elles expriment leur désaccord, mais les générations actuelles sont vraiment prises pour des imbéciles sans qu’elles ne se révoltent et je n’exagère malheureusement pas.

Elles ne s’en rendent même pas compte, n’ayant plus la faculté de réfléchir. Comment réfléchir quand le cerveau a migré au bout des pouces ou quand on se dit cultivé parce que l’on connait la vie des  peoples et que l’on ne sait pas que Louis XIV vivait au XVIIIe siècle.

Essayez donc de parler histoire, économie ou d’un sujet autre avec un jeune adulte. Il vous regarde comme si vous étiez un extraterrestre et vous prend pour un imbécile qui ne comprend rien.

J’ai entendu dernièrement à la télé,  un député dire que les parents d’élèves étaient en moyenne contents de l’école. Comment en serait-il autrement puisqu’eux-mêmes n’ont connu qu’une école au rabais.

L’école primaire n’est plus un lieu d’apprentissage, mais une vaste garderie.

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